Comme dans un tableau de Fernando Botero

Enquêtes inquiètes…

Sur les plages du Pacifique, au bord des lacs de Colbùn, de Villarrica, de Caburga, etc. et bien sûr dans les rues des villes chiliennes, souvent nous avons eu l’impression d’être dans un tableau de Fernando Botero.
L’obésité touche 63% de la population chilienne. Cela place le pays sur le podium de l’Amérique latine, juste derrière le Mexique (64%) et les Bahamas (69%). Évidemment, les enfants sont fortement touchés, ce avant même l’âge de 5 ans.
Ici, les bouteilles de coca font 3 litres. On se gave de junk food, chips, pop-corn, boissons sucrées et bière dans des proportions assez alarmantes (même Pimprenelle le dit!).

Le gouvernement a, semble-t-il, pris la mesure du problème et mis en place une campagne assez agressive mais sans nuances. Sur les emballages des produits on trouve des avertissements « élevé en sucre », « élevé en graisses », « élevé en calories », mais sans distingo ni mesure, plaçant en définitive au même niveau de dangerosité sodas, gâteaux, céréales de petit-déjeuner, conserves, chocolat, alors qu’il y a parfois d’énormes différences.

Partout où nous allons, nous avons pris l’habitude d’observer le contenu des caddies au sortir des supermarchés (quand il y en a). La malbouffe est un phénomène mondial (seule vraie exception dans les pays que nous avons visité: la Birmanie) mais au Chili, elle prend des proportions aussi terrifiantes qu’en Ouzbékistan. A Pucón, où nous sommes venus et revenus pour trouver des pneus pour Maracas et passer un test PCR (notre 6ème!), nous avons été effarés. Les chariots débordaient de bières, sodas, chips et pop-corn.
Et au bout de la chaîne, qu’est-ce que cela donne à part des gens obèses? Une pollution « domestique » absolument terrifiante.

Les chiliens viennent passer leurs dimanches sur les rives des lacs et lorsqu’ils repartent, ils laissent tout sur place. J’ai passé plus d’une heure à nettoyer simplement les abords de Maracas un dimanche matin, au bord d’une plage lacustre qui avait tout pour être paradisiaque, n’étaient les hommes. Et ici comme ailleurs, on s’accommode fort bien de pique-niquer dans l’ordure.

Le Chili est censé être le pays le plus développé d’Amérique latine, le ramassage des ordures est assuré régulièrement; ce n’est donc pas un problème « structurel »; c’est autre chose, quelque chose de plus grave et que nous avons constaté partout: les hommes sont devenus indifférents à leur environnement, au point d’ailleurs de vivre dans des villes d’une laideur confondante, et, quand d’aventure ils passent dans une nature encore vierge, ils ne la voient pas et la souillent, de bruit et d’immondices.

2 réflexions sur « Comme dans un tableau de Fernando Botero »

  1. Peut-être qu’en définitive la capacité qu’a l’Homme à s’adapter à son environnement le rend aussi facilement aveugle sur ses propres pratiques. L’indifférence est bien le problème et c’est dommage. S’ajoute aussi un mode de vie ancré dans les habitudes, des publicités…pas facile de sortir de ce cercle vicieux.

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