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On demande rarement aux gens qui ils sont, mais plus volontiers ce qu’ils font dans la vie, comme si finalement nous nous réduisions à n’être que ce que nous faisons. L’un a été professeur de lettres; l’autre, infirmière. Pendant au moins deux ans, nous allons cesser d’ « être notre profession » pour devenir de simples voyageurs, des errants qui parcourent le monde sans rien faire de productif, au sens où l’entend notre « civilisation ». Nous ne partons pas en vacances car qui dit vacances, dit travail, et donc salaire. Nous n’aurons ni travail ni salaire. Nous n’aurons pas non plus d’adresse puisque nous ne laissons derrière nous ni maison ni appartement. Nous n’aurons donc pas de trousseau de clés pour alourdir nos poches. Nous partons avec chacun un sac sur le dos. Notre toit sera une petite tente de bivouac. Pourquoi faisons-nous cela? Parce qu’on en a envie! Et c’est la meilleure des raisons! Combien de fois dans nos vies sommes-nous vraiment en mesure de faire ce dont nous avons envie? Nous partons aussi pour voir un peu le monde! Pour rire et nous amuser. Pour profiter de la beauté des êtres et des choses. Pour être libres de notre temps. Parce que la vie, c’est maintenant! Alain & Célia

LES ENQUÊTES INQUIÈTES…

L’horreur alimentaire… ou pourquoi nous n’irons pas à Moynaq

Samarcande, ce n’est pas que la cité mythique dont le seul nom fait rêver. Samarcande, c’est aussi la ville des fast food ! Et l’Ouzbekistan est le pays champion du monde de la malbouffe.

Selon une étude parue dans « The Lancet », 11 millions de décès dans le monde, soit un sur cinq, étaient associés en 2017 à une mauvaise alimentation.

Vous l’aurez deviné, le pays ayant le plus haut taux de décès liés à l’alimentation est l’Ouzbékistan (892 décès pour 100.000 habitants).

Rien d’étonnant si l’on prend pour exemple la ville de Samarcande. Nous y avons passé cinq jours et nous avons rencontré les plus grandes difficultés pour nous y nourrir. A part quelques restaurants dans le quartier touristique, on ne trouve que des fast food, lesquels ne proposent pour l’essentiel que de la viande : kebab, hamburger, Chachliks (brochettes), hot dogs, etc. Le soir, la plupart ne servent même plus de och (riz pilaf).

Ici comme dans les autres villes d’Ouzbékistan, chaque arrêt de bus est partagé en deux: une partie où l’on peut se mettre à l’abri du soleil et une autre qui héberge un fast food où l’on sert des « Lavash » (wrap), des pitas (sandwiches kebab), des pizzas, etc.

Golden food!!! La carte-type à Samarcande

Même les plats « typiques » : samsa et manti sont farcis à la viande…

Mantis (raviolis à la viande)
Ah ben c’est de la soupe à la viande!

Si l’on ajoute à cela qu’au temps de l’URSS, la politique de spécialisation des états prônée par Moscou avait imposé à l’Ouzbékistan la monoculture du coton, qu’obtient-on ? Un pays malade où il y a cinq ou six pharmacies par quartier, dont certaines ouvertes toute la nuit…

Que vient faire le coton dans cette histoire ?

La plupart des problèmes de santé des Ouzbèks sont une conséquence de la monoculture du coton : l’eau charrie en effet quantité de déchets toxiques, défoliants, pesticides, engrais chimiques… L’eau du robinet n’est pas potable. La situation est grave autour de l’ex-mer d’Aral, où les cas de tuberculose et d’anémie ont progressé respectivement de 6 et 30 % sur les dix dernières années. N’oublions pas non plus que si la mer d’Aral n’a plus rien d’une mer, c’est aussi au coton qu’on le doit : pour abreuver la plante, il a fallu détourner l’Amou Daria et la Syr Daria qui jusque-là alimentaient la mer d’Aral.

Bientôt nous serons à Khiva ; de là, il serait relativement facile d’aller jusqu’à Moynaq, autrefois un des villages de pêcheurs les plus actifs de la mer d’Aral. Aujourd’hui, on y trouve des épaves de bateaux rouillées au milieu d’un désert. Mais à quoi bon faire autant de kilomètres pour simplement constater un désastre ?