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On demande rarement aux gens qui ils sont, mais plus volontiers ce qu’ils font dans la vie, comme si finalement nous nous réduisions à n’être que ce que nous faisons. L’un a été professeur de lettres; l’autre, infirmière. Pendant au moins deux ans, nous allons cesser d’ « être notre profession » pour devenir de simples voyageurs, des errants qui parcourent le monde sans rien faire de productif, au sens où l’entend notre « civilisation ». Nous ne partons pas en vacances car qui dit vacances, dit travail, et donc salaire. Nous n’aurons ni travail ni salaire. Nous n’aurons pas non plus d’adresse puisque nous ne laissons derrière nous ni maison ni appartement. Nous n’aurons donc pas de trousseau de clés pour alourdir nos poches. Nous partons avec chacun un sac sur le dos. Notre toit sera une petite tente de bivouac. Pourquoi faisons-nous cela? Parce qu’on en a envie! Et c’est la meilleure des raisons! Combien de fois dans nos vies sommes-nous vraiment en mesure de faire ce dont nous avons envie? Nous partons aussi pour voir un peu le monde! Pour rire et nous amuser. Pour profiter de la beauté des êtres et des choses. Pour être libres de notre temps. Parce que la vie, c’est maintenant! Alain & Célia

Villégiature au bord du lac Kol Ukok

Chroniques des incommensurables riens (1)

Il nous faut apprendre à sortir de l’attitude consumériste, des horaires, des emplois du temps. Nous ne sommes pas partis pour collectionner les sites et les paysages, pour nous en gaver comme on se gaverait de hamburgers ; nous sommes là pour vivre pleinement les secondes, les minutes, mortel folâtre, sont des gangues qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or.

Nous ne sommes pas en vacances, nous ne sommes donc pas contraints par le carcan étriqué de 15 petits jours de congés. Nous avons le temps. Nous pouvons prendre le temps. Nous commençons à peine à le comprendre et à agir en conséquence.

Et cela a vraiment commencé ces derniers jours au bord du lac Kol Ukok. 5 heures de marche pour l’atteindre, à 3014 mètres d’altitude. Au-dessus, il y en a, paraît-il, un autre, plus petit et plus beau. Nous n’y sommes pas allés. Nous nous sommes arrêtés sur les rives sauvages du premier, loin du camp de yourtes à touristes quatre kilomètres plus loin. Et nous sommes resté là « à ne rien faire ».

Imaginez…

Être allongé à la romaine sous un dais improvisé, à même les fleurs, entendre le ballet des insectes, le sifflement d’alarme des marmottes et ne rien faire d’autre que de sentir le monde.

Prendre un bain dans les eaux pures d’un lac glaciaire.

Rire. Lire. Écrire. Boire un thé. Construire des cairns à forme humaine.

Chercher des minéraux pour le plaisir des yeux. Observer les insectes, les oiseaux. Considérer la lenteur des nuages.

Voir un arc-en-ciel épouser la courbe d’une montagne.

Contempler le couchant.

Contempler l’aube.

Dans la pleine conscience de l’instant…

Un peu de temps qui passe…