Chroniques des incommensurables riens
A Yangon, nous sommes passés comme des bourrasques : à peine le temps d’aller voir la Pagode d’or que nous étions déjà repartis.
Nous logions dans un quartier musulman, non loin du port et des quartiers chinois et indiens, ce qui nous a permis de manger à nouveau des dosas (crêpes aux farines de riz et lentilles).
La Pagode Shwedagon à Yangon est un des principaux lieux saints de Birmanie. Elle abriterait les reliques de quatre anciens Bouddhas dont huit cheveux du Bouddha Gautama.
Le stûpa central, haut de 98 mètres est recouvert de milliers de plaques d’or. 64 petits pagodons forment une enceinte autour de la pagode centrale, quatre temples plus grands marquant les points cardinaux.
Le tout forme un ensemble assez kitsch où sacré et profane se côtoient sans problème: longue suite d’échoppes dans l’escalier couvert monumental qui conduit au sanctuaire, présence de nombreux DAB à l’intérieur même des temples…
Le spectacle au coucher du soleil vaut à lui seul le déplacement. L’or des Pagodes et celui du soir s’entremêlent et se répondent…
De là, nous sommes partis à Hpa-an, au sud-est de la Birmanie, capitale du pays Karen, une province qui connaît des troubles depuis 1947. De fait, la lutte qui oppose les Karen au gouvernement central du pays est considérée comme la plus longue guerre civile du XXe siècle (signature d’un fragile accord de cessez-le-feu en 2012). La région au sud de Hpa-an est réputée dangereuse: la zone, comme le pays Shan, est fortement minée.
La région du Hpa-an, ce sont des rizières hérissées d’étranges montagnes karstiques qui ressemblent un peu à celle de la baie d’Ha Long au Vietnam. Presque toutes sont couronnées de Stûpas et de monastères, on y monte par de longs longs escaliers qui traversent des jungles.
On y croise souvent des singes habitués au contact des hommes et des éléphants qui servent de bêtes de somme ou de montures à de hauts dignitaires du bouddhisme birman.
Nous nous y sommes promenés en vélo d’abord puis en scooter, nous hasardant à passer avec de vieilles bicyclettes 3 vitesses sur des chemins où il aurait été difficile de passer en VTT!
Les gens sont doux et accueillants. Sur la route qui mène à la Kiaut Ka lat Pagoda, nous nous sommes arrêtés pour manger dans une cantine familiale; on nous a offert le repas.
Vincent et Chloé, de retour d’un séjour au bord de la mer, nous ont retrouvés là et ensemble nous avons visité la grotte de Sadan.
Nous avons mangé au night market de Hpa-an des choses parfois étonnantes et d’autres qui m’ont rendu malade, me clouant au lit toute une journée…
Puis nous avons pris la route pour la Thaïlande où au bord de la frontière il y a encore des camps de réfugiés Karen.