Des trains pas comme les autres…

Voilà sept mois que nous sommes partis et nous avons pris bien des trains, essentiellement en Ouzbékistan, en Inde et en Birmanie, trains caractérisés par leur incroyable et parfois exaspérante lenteur.
Prendre le train de nuit en Inde est toute une (bruyante) aventure. Il est presque impossible de dormir et c’est un incessant défilé de marchands qui passent et repassent en énonçant bruyamment la liste de ce qu’ils ont à vendre:
Pani (eau), power banks, samosas, ampilawe (sorte de fruits rouges), tabac  à chiquer, jouets en bois, sacs à main, nounours, jouets en plastique, chicken biryani, oeufs durs, brosses à cheveux, tongues et chaussures, pop corn, mélange à base de riz soufflé, coussins gonflables, courgettes et concombres, beignets divers, chips, mélange de baies rouges et jaunes, biscuits et chocolats industriels, cacahuètes grillées, bananes, tranches d’ananas ou de papayes, sacs à dos, et tout un tas de choses encore que nous n’avons pas toujours réussi à identifier.

A New Jaipaliguri, nous avons pris un des trains les plus célèbres du monde, celui qui vaillamment se hisse sur les contreforts de l’Himalaya jusqu’à Darjeeling (7 heures 20 annoncées pour faire 84 kilomètres, 8h en réalité, avec un retard d’une heure au départ). Ce train est classé au patrimoine mondial de l’humanité, mais il a du même coup perdu son authenticité: le prix en est désormais rédhibitoire pour les indiens des classes populaires qui autrefois l’empruntaient. Dans les trois wagons de ce « Toy train » comme on le surnomme, il n’y a plus guère que des touristes occidentaux ou des indiens fortunés.

Le petit train de Darjeeling
Darjeeling


Ce n’est pas le cas d’un autre train que nous avons pris en Birmanie, celui qui relie Mandalay à Hsipaw en passant par le fameux viaduc de Gobteik, inauguré en 1900 et qui fut en son temps le plus haut viaduc métallique du monde.

Le viaduc de Gobteik
Le viaduc de Gobteik
Le viaduc de Gobteik
Passage du viaduc de Gobteik

Nous avons pris un billet en classe ordinaire et avons baigné durant presque 8 heures (pour faire 140 kilomètres) au milieu des birmans que le bruit n’empêchait pas de dormir.

Un jeune garçon d’une douzaine d’années, plus intéressé par la tablette de Vincent que par nous, a passé tout le voyage entre ma fille Chloé et Vincent, à jouer à un jeu vidéo mettant en scène des zombies: le voyage lui a paru moins long que d’habitude et il a semblé tout étonné quand il a découvert qu’il était presque arrivé. Du même coup, ses parents ont sans doute passé un voyage plus reposant qu’à l’accoutumée puisqu’ils nous ont laissé la charge de leur enfant pendant qu’ils dormaient!

Comme dans les trains indiens, ce fut un incessant mais sympathique défilé de vendeurs en tout genre, dont certains faisaient de bien longs discours pour vanter leur marchandise.

Vendeur dans le train Mandalay Hsipaw

Pour aller au bord du lac Inle aussi, nous avons pris un des plus célèbres et lents trains de Birmanie (3 heures 30 pour faire 60 kilomètres: dire que j’en connais qui trouvent bien long le Clermont-Ferrand Paris!).

En gare de Kalaw
En gare

Mais à la gare, nous avons oublié de préciser que nous voulions être en classe ordinaire, si bien qu’on nous a attribué d’office des sièges en « upper class » et c’était vraiment beaucoup moins drôle d’être au milieu des occidentaux (beaucoup de français jacasseurs et râleurs, il faut bien le dire!) Ce train a la particularité de passer sur un viaduc puis de revenir sur ses pas pour passer en-dessous de ce même viaduc…

En Inde comme en Birmanie (où il y a pourtant d’édifiants panneaux), tout ce qui est interdit en France est « autorisé »: marcher sur les voies, se pencher aux fenêtres, être assis sur les marches des wagons, rouler portes ouvertes, monter ou descendre du train en marche, et bien sûr vendre des trucs et des machins. Oui, prendre le train est en soi toute une aventure!

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