Sur les routes de l’ouest…

Chroniques des incommensurables riens…

L’Islande a la couleur du ciel. Lorsque les nuages recouvrent l’île, tout devient étrange, apocalyptique, comme si le Mordor avait avalé le monde et qu’il ne restait plus qu’une terre de cendres et de laves figées, balayée par les vents froids. Mais quand le ciel est clair, les paysages s’ouvrent, immenses, la mer est d’un incroyable bleu et les regards ne parviennent pas à embrasser le fabuleux spectacle qui se déploie alors: fjords d’outremer, lacs turquoise, falaises vertigineuses, mousses vertes, cascades, chaos de scorries, champs de lave; tout brille, tout scintille.

L’Islande est une terre sans hommes ou presque. Ils se sont réfugiés sur le littoral, dans le creux des baies et des criques, dans les anses des falaises, pelotonnés dans de minuscules villes et villages. Le centre de l’île est inhabité, inhabitable, voire inexploré encore. Certaines régions sont très peu peuplées: 7300 habitants seulement dans les Fjords de l’ouest où nous avons choisi de commencer notre périple. Là, les routes sont souvent des pistes, on peut facilement tomber en panne d’essence, on ne croise strictement personne sur les chemins de randonnée, mais la nature est prolixe, elle est peuplée d’oiseaux et de mammifères aquatiques et l’on reste des heures à regarder l’agitation ailée des falaises ou la somnolence des phoques.
Avant d’arriver dans les Fjords de l’ouest, il faut d’abord passer par la péninsule de Snaefellnes, sorte de propédeutique aux solitudes à venir plus au nord.

Après trois nuits de repos à Keflavik et Reykjavik où nous ferons néanmoins deux treks urbains et commerciaux pour nous équiper (table et chaises de camping, marmite et passoire, car nous allons vivre 3 mois dehors dans notre 4×4 Susuki avec tente sur le toit ou dans notre tente de bivouac quand nous partirons pour de longues randonnées), nous commençons notre remontée le 24 juin au milieu des champs de lupins.

Cratère d’Eldborg

Nous escaladons le cratère d’Eldborg, croisons des cascades, nos premiers chevaux islandais, nos premières sternes artiques, montons le camp près d’une rivière à pêcheurs et dînons d’un dahl aux épinards!

Sterne artique

Le 25 au matin, nous observons nos premiers phoques à Ytri Tuga.

Puis nous partons à Olafsvik pour une sortie en mer à la poursuite des orques.

Vidéo: les orques au pays des Trolls

Nous dormons au bord de la mer face au glacier de Snaefellsjökull, mais au matin, nous sommes gentiment rappelés à l’ordre par un Ranger: le camping sauvage est interdit dans toute l’Islande. Nous respecterons cette consigne à l’avenir.

Au loin, le glacier de Snaefellsjökull

Le 26, nous sommes au bord des falaises de Londrangar à observer fulmars et guillemots.

Londrangar
Londrangar

Le 27, nous escaladons la partie praticable du mont Kirkjurfel.

Le mont Kirkjurfel
Champ de lave sur la route de Gundrun Arlaugh

Le 28, nous prenons notre premier bain dans une source chaude à Gundrun Arlaugh.

Le 29, nous entrons dans les Fjords de l’ouest à proprement parler et observons des oiseaux à Reykhólum.

Le 30 juin et le premier juillet, journées randonnée dans le canyon de la Pingmanna et au lac Helluvatn.

Canyon de la Pingmanna
Canyon de la Pingmanna

Le 2 juillet, nous roulons – et la route est magnifique- jusqu’aux falaises de l’Atrabjarg où nous observons macareux, fulmars, petits pingouins et guillemots.

Falaise de l’Atrabjarg. On aperçoit Célia tout en haut
Seul au monde…
Au fond, on devine le glacier Snaefellsjökull

Nous dormons quelques kilomètres plus bas dans un camping gratuit (très rare en Islande) pour être les premiers sur le site le lendemain matin, ce qui nous permettra d’approcher de très très près les oiseaux. Magie absolue! Regardez!

Macareux à la toilette

L’après-midi, nous prenons notre premier bain de mer sur la magnifique et gigantesque plage de Raudasandur, à marée montante, eau vivifiante à 10 degrés, bien loin des 30 à 34 degrés de la Thaïlande!

Plage de Raudasandur


Le 4, repos à Patreksfjiordur et baignade dans une piscine avec vue sur le fjord et bassins à 40 et 42 degrés.
Joli début, non?

La piscine de Patreksfjiordur
Bassin à 42 degrés.

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